Le conflit juridique entre Monsieur Brad Pitt et Madame Angelina Jolie concernant le domaine viticole de Miraval n’est pas qu’une histoire de magazines people, il est un cas d’étude sur la question de la propriété et de la gestion de cette propriété.
Situé à Correns dans le Var, le domaine de Miraval s’étend sur près de 600 hectares. On y trouve une pinède, une oliveraie, un lac, un verger, une chapelle et un domaine viticole de 30 hectares. Le château-bastide de style provençal date du XVIIe siècle et compte 35 pièces. Il est jouxté par plusieurs dépendances. En 1998, le domaine est vendu à l’homme d’affaires italo-américain Tom Bove. Dix ans plus tard, Brad Pitt et Angelina Jolie tombent sous le charme du lieu, et signent un bail locatif de trois ans avec option d’achat. Ils acquièrent la propriété en 2011, et s’y marient dans l’intimité en août 2014.
Brad Pitt a acquis le château Miraval avec Angelina Jolie avec une répartition de 60/40, puis il va lui céder 10 pour cent pour 1 euros. Le couple est lui-même engagé à hauteur de 50/50 avec la famille Perrin dans la société qui commercialise les vins du domaine.
Après leur divorce en 2016, Brad Pitt et Angelina Jolie ont entamé des discussions sur la façon de partager les actifs communs, y compris Miraval. Cependant, des désaccords sont survenus quant à la manière de gérer et de partager les responsabilités liées à la propriété.
Angelina Jolie se plaignait, par exemple, de n’être jamais consultée pour les dépenses- un escalier refait 4 fois, des réparations continuelles du domaine- ce qui est peut-être le signe qu’ elle ne s’est ménagé aucun droit de veto pour des décisions de gestion qui ne sont pas, par nature, du ressort des associés, sauf si la politique poursuivie par le dirigeant s’explique uniquement par le souhait de ne jamais distribuer de dividendes pour nuire à son associé. Il y a alors abus de majorité ou d’égalité et le cas est du ressort de la justice.
Selon Angelina Jolie, qui a mis toutes ses économies dans l’affaire (40 millions de dollars), Brad Pitt refuse de lui racheter ses titres pour mieux la contrôler dans leurs négociations-litige sur la garde des enfants. Elle finit par vendre ses deux participations, dans le domaine et la société de commercialisation des vins à un milliardaire russe.
Brad Pitt n’a pas réussi, en France, à faire annuler la vente des 10 pour cent à 1 euro au regard de son intention libérale d’alors, et il tenterait aux États Unis de faire annuler la vente à l’oligarque.
Celui-ci a d’ailleurs répliqué en se plaignant des dépenses somptuaires au sein du domaine ou du transfert gracieux des marques à la société d’exploitation, qui aurait été effectuée à la demande de LVMH selon Brad Pitt, lorsque le groupe s’intéressait à l’affaire.
Faut-il en conclure, comme certains de mes confrères, qu’ une association à 50/50 serait plus dangereuse que les autres ?
Je ne le pense pas. Ce qui est dangereux c’est de ne pas envisager par avance la séparation. Voire de ne rien prévoir s’agissant des règles élémentaires de gouvernance ou d’information des associés.