Début juillet 2023, le groupe de médias et télécoms Altice, détenu par le milliardaire Patrick Drahi, a été secoué par un scandale de corruption retentissant suite à l’arrestation de plusieurs responsables du groupe au Portugal.
Un mélange explosif entre amitié et affaires
Armando Pereira, 71 ans, n’a plus de mandat officiel depuis trois ans mais il reste l’éternel « n°2 du groupe », dans « l’ombre de Patrick Drahi », partie prenante de presque toutes les affaires, professionnelles comme privées, du patron d’Altice. C’est ce qui ressort des documents issus des DrahiLeaks dans lesquels Armando Pereira figure à de nombreuses reprises. « Les bons comptes font les bons amis » pourrait être la maxime et l’un des secrets de cette amitié de plus de 30 ans.
Décryptages
Connu comme fidèle en affaires, Patrick Drahi a pour habitude de placer sa garde rapprochée au sein des entreprises qu’il rachète. La pratique n’est pas répréhensible, sauf que l’excès de confiance et l’absence de contre-feux pour « surveiller » les agissements du dirigeant « ami », notamment en cas de contrats conclus avec des entreprises liées à ce dirigeant et pas toujours les mieux disantes en termes de performances, peuvent passer au mieux pour une faille organisationnelle et au pire pour de l’amateurisme.
Patrick Drahi affirmait récemment regarder principalement le « NIP » (net in the pocket) plutôt que l’EBITDA pour gérer son groupe et reste très pondéré dans ses propos vis-à-vis d’un associé qu’il connait depuis 32 ans et avec lequel il aurait conclu un pacte de 3 pages pour gérer leurs relations dans une galaxie de sociétés (même source). Ce peu de formalisme renforce l’idée que les parties n’auraient pas suffisamment encadré leurs relations par excès de confiance et c’est pour éviter ce type de descente aux enfers que l’avocat intervient, afin de fixer des règles du jeu claires pour tous les associés et cadres dirigeants, dès la création de la société et au fil de sa progression.