Le 4 février 2004, ils étaient quatre : Mark Zuckerberg, Eduardo Saverin, Chris Hughes et Dustin Moskovitz, tous étudiants à Harvard. Ils sont à l’origine de Facebook, un nom inspiré des albums photos (trombinoscope ou « facebooks » en anglais). Le succès est phénoménal : le site compte 1 million d’utilisateurs en décembre 2004, 6 millions un an plus tard et 1,2 milliard aujourd’hui. Dix ans après le démarrage, Mark Zuckerberg est le seul maître à bord, ses anciens camarades sont passés à d’autres aventures.
Décryptages
Au-delà de la notoriété mondiale acquise désormais par Meta, cette affaire illustre certaines grandes erreurs de la création d’entreprise :
- S’associer ou faire travailler une personne clé sans prévoir une exclusivité : Mark vole l’idée d’un réseau axé autour d’Harvard pour laquelle deux frères au campus l’avaient sollicité comme informaticien : il accepte le job, mais développe son réseau en priorité. De même, Eduardo part faire un stage en banque d’affaires alors qu’avec 30% du capital, il est censé lever des fonds et que c’est un job à plein temps : il bloque le développement de Facebook.
- Ne pas prévoir d’agrément pour les nouveaux associés : ainsi le génial cofondateur de Napster, à la réputation sulfureuse, fait rapidement une entrée fracassante dans l’équipe Facebook dont il deviendra même un temps président ; il est montré dans le film comme étant à l’origine de l’éviction d’Edouardo dont il prend la place, pour lever des fonds.
- Ne pas se faire assister d’un avocat pour négocier un pacte d’associés, et « faire confiance ». Or la confiance n’exclut pas le contrôle, surtout pour des documents juridiques techniques. En faisant confiance à l’avocat de la société, Edouardo signe son « arrêt de mort ».Selon une enquête de Business Insider, ce serait en réalité Edouardo qui aurait eu des démarches peu loyales vis-à-vis de Mark, dont il ne serait absolument pas l’ami, et notamment placer de la publicité gratuite sur le site de Facebook pour une autre société qu’il était en train de développer en parallèle à Facebook. Tandis qu’il quitta le navire pour aller chez une grande banque d’affaires au lieu de s’occuper de financer l’entreprise comme il l’avait promis. A l’issue d’un procès, Eduardo a conclu un accord confidentiel avec Mark et il est mentionné comme cofondateur de Facebook sur le site. Il est milliardaire, comme plusieurs personnes dont Mark aurait soit disant profité, selon le film. Reconnaissons a minima que Mark Zuckerberg est un génial homme d’affaires et qu’il a contribué, avec ses associés, à changer un peu le monde.
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